La motivation des salariés est un enjeu majeur pour les entreprises, qui cherchent sans cesse à améliorer la productivité et l’engagement de leurs équipes. Mais pour y parvenir, il est essentiel de déconstruire certaines idées reçues sur ce qui motive réellement les employés. Cet article revient sur plusieurs mythes tenaces et propose des pistes concrètes pour mieux comprendre et stimuler la motivation au travail.
L’argent comme principal moteur
Une idée largement répandue est que les salariés sont avant tout motivés par l’argent. Si le salaire constitue effectivement un facteur important, il ne garantit pas à lui seul la motivation et l’engagement des employés. Selon une étude menée par Gallup en 2019, seulement 20% des salariés français se disent engagés au travail, malgré des rémunérations souvent compétitives.
En réalité, bien d’autres éléments entrent en ligne de compte dans la motivation au travail, tels que l’autonomie, la reconnaissance ou encore le sentiment d’appartenance à un projet collectif. Comme l’affirme Daniel Pink, auteur du livre «Drive: The Surprising Truth About What Motivates Us», ce sont ces «motivations intrinsèques» qui permettent d’accroître durablement l’engagement et la performance des salariés.
Le télétravail, source de démotivation
Le télétravail est souvent vu comme un facteur de démotivation pour les salariés, qui seraient moins impliqués et plus isolés que leurs collègues travaillant sur site. Or, cette vision est loin d’être confirmée par les études sur le sujet. Une enquête réalisée par Malakoff Humanis en 2020 révèle ainsi que 91% des télétravailleurs sont satisfaits de leur expérience et se sentent tout aussi motivés que lorsqu’ils travaillent au bureau.
Le télétravail peut même favoriser la motivation en offrant une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle, une plus grande autonomie et un environnement de travail plus calme. La clé réside dans l’équilibre entre temps de travail à distance et présence sur site, permettant de maintenir le lien social et la cohésion d’équipe.
L’évaluation individuelle comme seul levier de motivation
L’évaluation individuelle des performances est souvent considérée comme un outil indispensable pour motiver les salariés. Pourtant, cette approche peut engendrer des effets pervers, tels que la compétition entre collègues ou le stress lié à l’atteinte d’objectifs parfois inatteignables.
De plus en plus d’entreprises optent aujourd’hui pour des approches alternatives, basées sur l’évaluation collective, le partage des réussites et l’apprentissage continu. Comme le souligne Peter Cappelli, professeur à la Wharton School of Business, «l’évaluation devrait être un moyen d’aider les employés à s’améliorer, et non de les classer ou de les punir».
La peur de l’échec, frein à la motivation
Il est souvent admis que la peur de l’échec constitue un obstacle majeur à la motivation des salariés. Si cette peur peut effectivement paralyser certaines personnes, elle peut aussi être un moteur puissant pour d’autres, qui redoublent d’efforts pour éviter l’échec.
L’important est donc d’instaurer une culture d’entreprise où l’échec est accepté comme faisant partie intégrante du processus d’apprentissage et d’innovation. Les managers ont un rôle clé à jouer en accompagnant leurs équipes vers une prise de risque mesurée et en valorisant les efforts plutôt que les résultats.
Le bien-être au travail, une préoccupation secondaire
Longtemps négligé, le bien-être au travail est désormais reconnu comme un facteur essentiel de motivation et de performance. Selon une étude menée par Robert Half en 2018, 87% des salariés français considèrent qu’un bon environnement de travail est important pour leur motivation.
Pour favoriser le bien-être au travail, il ne suffit pas d’offrir des avantages matériels (salle de sport, espaces détente, etc.). Les entreprises doivent également travailler sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, la reconnaissance, l’autonomie et la qualité des relations entre collègues.
En définitive, la motivation des salariés est un enjeu complexe, qui ne saurait se réduire à quelques leviers simplistes. Pour stimuler l’engagement et la performance de leurs équipes, les entreprises doivent prendre en compte l’ensemble des facteurs qui influencent la motivation au travail et repenser leurs pratiques managériales en conséquence.